À 9 ans, Jésus avait déjà ressuscité un enfant, donné vie à des oiseaux d’argile et maudit un olivier qu’il avait desséché d’un geste. Pourtant, ces faits sont absents des textes canoniques du christianisme. Entre le IIIe et le VIe siècle, l’Église a établi la version officielle de la vie de Jésus selon les quatre Évangiles et les textes des apôtres. Mais soixante-dix textes, pour la plupart rédigés entre le IIe et le Ve siècle, ont été interdits de lecture, sous peine de mort ou de mutilation. Ce sont les évangiles apocryphes, qui retracent toute la vie de Jésus et de sa famille : la relation entre Marie et Joseph, l’histoire de Joseph, celle des parents de Marie, la virginité et la grossesse de Marie, la naissance de Jésus, son enfance, la fuite en Égypte, ses relations avec Judas et Marie de Magdala, etc. Autant d’écrits qui détiennent la même légitimité historique que les canons de l’Église, les complétant souvent, les contredisant parfois, mais offrant toujours un éclairage nouveau sur les événements marquants du destin de Jésus et sur le monde dans lequel il évolua. En Galilée, à Jérusalem, Jésus, Joseph, Marie, Anne, Joachim, Salomé prennent ici chair avec leurs qualités et leurs défauts, leurs doutes et leurs espoirs, leurs peurs, leur courage. Reflet de la pensée religieuse populaire, à la frontière entre folklore, mythologie et foi, cette biographie « non autorisée » écrite à la manière d’un roman dresse le portrait d’un monde chaotique, à la veille du changement de notre ère, et révèle, pour la première fois, la vie « censurée » de l’enfant qui devint Dieu.