Alice Quinton brise enfin la loi du silence. Cette femme rescapée d'un terrifiant cauchemar nous raconte tout sans rien dissimuler.
C'est à la télévision qu'on utilisa pour la première fois l'expression « les enfants de Duplessis ». On désignait ainsi les enfants illégitimes qui, au cours de la période dite de la « Grande Noirceur », se retrouvèrent dans des asiles d'aliénés. Cet hébergement massif d'orphelins en milieu psychiatrique coïncidait avec l'arrivée au pouvoir de Maurice Duplessis.
Alice Quinton se souvient de ses seize années « d'emprisonnement ». Son enfance et son adolescence furent régies par les mots « sacrifices », « obéissance » et surtout « silence ». Car la règle du silence était sacrée : jamais un mot à personne des châtiments corporels, des « traitements » subis sous peine de s'en voir infliger d'autres bien pires encore. Alice grandira dans la crainte incessante d'être prise en défaut, son petit corps encaissant tous les coups et retenant ses cris. Avec l'angoisse aussi de devenir folle puisque condamnée à vivre avec des malades mentaux.
Libérée en 1961, Alice retrouvera sa famille biologique et aura enfin droit au bonheur. Cette histoire vraie, racontée par Pauline Gill, une enseignante de Cégep qui a fait de nombreuses recherches pour retracer ce pan scandaleux de l'histoire du Québec, est un témoignage bouleversant, d'une grande intensité.