S'il se lit comme un roman, s'il en a parfois l'apparence au hasard de quelques chapitres, ce récit n'est pas une fiction, c'est une reconstitution. Aux dires de l'auteur, même les dialogues retranscrits sont réels. Les personnages existent toujours ou ont existé, les faits aussi. Les faits justement : à l'automne 1991, un ouragan, une dépression et une tempête sont en train de faire route les uns vers les autres au large de Terre-Neuve, ce qui va donner lieu à un cataclysme. C'est dans cette tempête du siècle que sont pris les principaux protagonistes de l'histoire : les six marins de l'Andrea Gail, un bateau de pêche à l'espadon de Gloucester. Ils vont vivre un enfer de déferlantes, de vagues inimaginables et de vents d'outre-tombe... Passionnant, terrible, terrifiant. Le journaliste américain Sebastian Junger a enquêté pendant plus de deux ans chez les pêcheurs d'espadon de Gloucester, auprès des gardes-côtes, des sauveteurs, de ceux qui ont survécu à cet effroyable ouragan. Son récit n'a que peu à voir avec le film à effets spéciaux du même nom qui en a été tiré En pleine tempête, de Wolfgang Petersen avec George Clooney. Le film ne garde que le côté spectaculaire. Junger, lui, détaille les conditions de vie, les motivations, les doutes de ces chasseurs d'océan et les angoisses de leurs proches qui restent à terre. Il explique l'historique de cette pêche extraordinaire, ses aspects économiques, sociaux. Et il entraîne le lecteur en pleine mer, aux côté des hommes de l'Andrea Gail. Un grand livre maritime, sincère, brutal, émouvant... et déjà traduit en trente-neuf langues ! --Bruno Ménard