" Le siège de La Rochelle fut un événement grandissime, parce qu'il intéressa non seulement le royaume de France, mais aussi tous les pays qui, en Europe, avaient été amenés à choisir entre la religion catholique et la religion réformée. La ville, citadelle huguenote ouverte sur la mer, et par conséquent aux secours, était réputée imprenable. Et pourtant, elle fut prise par Louis XIII et Richelieu après un siège qui couvrit une année entière : du 10 septembre 1627 au 30 octobre 1628. Un siècle de persécutions avait rendu les huguenots susceptibles, soupçonneux et rebelles. Leur erreur fut de violer à plusieurs reprises l'édit de Nantes qui les protégeait, chassant hors leurs murs les prêtres catholiques comme à Pau, ou aidant, comme à La Rochelle, les Anglais à prendre pied sur l'île de Ré. Bien que le siège ne comportât aucune grande bataille, il s'illustra par une extraordinaire nouveauté : la digue, qui, barrant la baie de La Rochelle et interdisant tout secours, décida à la fin du succès. Cependant, le siège lui-même fut fertile en péripéties auxquelles participa le comte d'Orbieu, et qu'il narre dans un récit qui abonde en dialogues, en personnages pittoresques, en situations saisissantes, tant est que le détail, le quotidien et le vécu, recréés par l'imagination romanesque, jettent sur l'Histoire événementielle un éclairage nouveau. Le comte d'Orbieu, narrateur-acteur de l'histoire, assure maintes missions tantôt délicates et tantôt périlleuses, sans qu'il oublie à aucun moment son amour pour le gentil sesso, auquel se mêle, pour la première fois, le rêve d'un mariage qui puisse assurer sa lignée. "