Des hommes retournent sur d'autres la brutalité d'un ordre dont ils souffrent. Ils s'inventent à peu de frais de commodes ennemis. Certaines
frayeurs en eux les agissent.
Des questions vieilles comme le monde mais d'une brûlante actualité, auxquelles Lydie Salvayre donne ici forme littéraire.
Un roman, donc, et d'une causticité jubilatoire, où vont se faire face, d'une part : un solitaire, un lettré, un pas-tout-à-fait-pareil, un pas-tout-à-fait
-conforme, un homme malade qui a choisi de se retirer dans un lieu de beauté, et de l'autre : les habitants d'un paisible village que l'arrivée de ce
nouveau, de cet intrus, bouscule et profondément déconcerte.
Très vite surgiront, entre l'un et les autres, l'incompréhension et la méfiance, puis les malentendus et les soupçons mauvais, puis les grandes
peurs infondées et les violences que sourdement elles sécrètent. Puisque tout homme est une nuit.