L' un des hommes les plus puissants du Troisième Reich, Himmler fut le maître absolu de la SS (Reichsführer-SS) et le chef de toutes les polices allemandes (Chef der Deutschen Polizei), dont la Gestapo. Il est également considéré comme le Jahrhundertmörder (« le meurtrier du Siècle »). Pourtant, Himmler demeure encore à ce jour l'un des dirigeants du Troisième Reich les plus mal connus.
Ce livre est unique : il est non seulement la biographie d'un criminel, mais aussi le récit d'une descente aux enfers dans le camp de concentration de Sachsenhausen-Oranienburg où Edouard Calic, journaliste, a été déporté pendant trois ans. Il y décrit l'univers carcéral et les pratiques des tortionnaires nazis.
C'est dans ce camp que Himmler installa son état-major, quartier général de tous les camps de concentration d'Allemagne et des pays occupés. C'est là que sous son contrôle, l'inspection centrale des SS mit au point les différentes méthodes d'utilisation des instruments de destruction massive (chambres à gaz et fours crématoires) avant de les mettre en application dans les autres camps. C'est là qu'on internait essentiellement des prisonniers dits politiques - dont Léon Blum -, souvent exécutés avec toute leur famille, et qu'un atelier de fausse monnaie fut installé, produisant environ quinze millions de livres sterling, qui devaient s'ajouter à l'argent soustrait aux prisonniers, pour soutenir l'effort de guerre allemand. Centre de formation des SS - où l'on enseignait l'espionnage, la subversion et l'assassinat - Sachsenhausen fut aussi le lieu d'expérimentation d'armes secrètes sur les prisonniers-cobayes
Bien entendu, Himmler a la haute main sur toutes ces activités. Stratège et diplomate, Himmler est également l'organisateur de sociétés ésotériques, et est en charge des fusées (les V1 et les V2) qui doivent préparer « la guerre totale.
. En décrivant le fonctionnement de ce camp et l'empire de Himmler, Calic y fait le portrait de ce dirigeant nazi, mage de la SS et chef des polices allemandes, organisateur du combat contre " l'ennemi " et de " la solution finale du problème juif ". Edouard Calic ne manque pas d'y décrire avec précision les réseaux de résistance au sein du camp, les sabotages et les plans de rébellion, dans lesquels il joua un rôle clé.