Notre société engendre de nouvelles peurs. Car la modernité, devenue " liquide ", a fait triompher l'incertitude perpétuelle : la quête de sens et de repères stables a laissé la place à l'obsession du changement et de la flexibilité. Le culte de l'éphémère et les projets à courts terme favorisent le règne de la concurrence au détriment de la solidarité et transforment les citoyens en chasseurs ou, pis, en gibier. Ainsi le présent liquide sécrète des individus peureux, hantés par la crainte de l'insécurité. L'un des plus grands sociologues contemporains porte un regard sans concession sur l'insécurité sociale et s'interroge sur la fin des utopies.