" Je n'ai pas prononcé son nom pendant des années. Tout ce temps-là le mot maman est resté tapi au fond de ma gorge, comme une couleuvre
qui refuse de sortir... J'étais la Revenue. Je m'exprimais dans une autre langue et j'ignorais à qui me rattacher. "
À treize ans, la narratrice apprend brutalement qu'elle n'est pas la fille de ceux qui l'ont élevée. Enfant unique, choyée, étés à la plage et cours de
danse, elle doit quitter la ville où elle a grandi pour être rendue à sa famille biologique : dans son nouveau foyer, au village, il lui faut désormais
partager une chambre et de bien maigres repas avec une sœur et quatre frères. Pauvreté, violence, usages, dialecte : tout, ici, lui est
incompréhensible. " Orpheline de deux mères vivantes ", elle ne sait plus qui elle est. Car, finalement, de qui est-on l'enfant ? Pourquoi ses
parents adoptifs l'ont-ils abandonnée ? Et l'amour fraternel de Vincenzo, l'aîné, et d'Adriana, la cadette, sera-t-il assez fort pour dissiper les
doutes et la détresse qui l'assaillent ?
Roman d'apprentissage d'une immense délicatesse, portrait d'une jeune fille qui renaît à elle-même en s'ouvrant au monde, La Revenue fait
partie de ces textes précieux qui bouleversent et qui restent.