La torture médiévale nourrit de nombreux fantasmes. Examinée au prisme de la justice royale incarnée par le parlement de Paris aux XIVe et
XVe siècles, elle s'impose dans le cadre de la procédure inquisitoire comme un instrument légal afin de contraindre le criminel à se dévoiler. Il
s'agit de « savoir la vérité par sa bouche », l'aveu étant la clé de voûte du procès. Héritage du droit romain, ce que l'on nomme alors « question »
ou « voie extraordinaire » est une démarche facultative, bien encadrée en théorie, mais dont la pratique nécessite des ajustements : sa
régulation contribue à renforcer le pouvoir de l'État justicier.
Cette étude questionne les différents aspects de la torture judiciaire dans ses dimensions à la fois pénales et techniques, culturelles et sociales,
enfin politiques, afin de réévaluer sa place dans les tribunaux.