Comment expliquer, malgré les multiples démentis apportés par les faits, que des croyants s'obstinent à attendre une fin du monde qui tarde désespérément à venir ? Comment est-il possible de croire qu'un chant, qu'une danse, certes scrupuleusement réalisés, s'avèrent capables de produire une pluie bienfaitrice et attendue par toute une communauté ? Pour quelles raisons des individus, scolarisés et éduqués dans un monde dominé par la science et la technique, accordent-ils un crédit à l'astrologie ? L'homme en société, d'ici et d'ailleurs, d'hier et daujourdhui, semble produire des croyances collectives comme le foie produit de la bile. La tâche des sciences sociales, prenant le relais de la philosophie, est donc de tenter d'analyser avec rationalité cet irrationnel collectif, de décrypter les raisons ou les causes profondes de la persistance de ces superstitions partagées.