Ce livre raconte plusieurs siècles d'histoire dans laquelle des créateurs de caractères et des imprimeurs de la période considérée ont marqué la naissance et l'évolution de la typographie, c'est-à-dire l'empreinte industrialisée de la pensée qui est à l'origine de notre monde moderne. On comprend pourquoi et comment les choses se sont organisées les unes par rapport aux autres, en fonction des contextes technique, économique, politique et religieux, ce dernier n'étant pas le moindre. L'ensemble est conçu pour proposer une vision générale et relativement complète de ce qu'il faut au moins savoir sur le sujet, en fonction de ce que nous pouvons en dire aujourd'hui, car les zones d'ombre ne manquent pas. Viennent également des informations complémentaires que j'ai appelées des " pauses ". En général, ces informations sont mises en annexes en fin d'ouvrage, et, dans cette organisation traditionnelle du livre, ou bien le lecteur les lit trop tard, ou bien il ne les lit jamais. Je les ai donc placées là où il m'a semblé préférable de les faire figurer : en plein milieu du chapitre concerné, mais en ayant pris la précaution de baliser le début et la fin de chaque pause pour que le lecteur sache où il se trouve. C'est le cas, par exemple, de l'explication de " La technique typographique " qui vient au moment opportun dans l'important chapitre consacré à l'emblématique Johann Gutenberg, car cette pause permet de mieux comprendre de quoi on parle. C'est le cas, par exemple encore, et dans un tout autre genre, de " L'origine et la formation du français " qui vient juste après l'ordonnance de Villers-Cotterêts (promulguée en août 1539 par François Ier) qui fait du français la langue écrite officielle de la France. C'est en effet à cette époque de la Renaissance que vont progressivement se chercher et se mettre en place l'accentuation, la ponctuation, la cédille, l'apostrophe et l'orthographe, pour exprimer typographiquement le français qui (par cette ordonnance) vient de perdre son statut de langue vernaculaire. Dans la préface, Paul-Marie Grinevald (conservateur de la bibliothèque de l'Imprimerie nationale de 1982 à 2002) écrit : " Depuis l'ouvrage de Francis Thibaudeau, La Lettre d'imprimerie, qui remonte à 1921, aucune grande histoire de l'écriture typographique n'avait vu le jour. Ce livre profite largement de toutes les avancées de l'historiographie que le lecteur retrouvera dans la bibliographie. Yves Perrousseaux a le souci de la simplicité et de la justesse. Il mêle à son récit une illustration abondante (il y a près de 700 illustrations et leurs légendes, bien souvent, ne sont pas anodines) pour visualiser les éléments de cette histoire et ainsi mieux la faire comprendre. Il a eu le courage de se lancer dans cette grande aventure et pour cela il fait appel aux devanciers qui ont abordé le sujet avec une érudition qu'il respecte et qu'il a voulu rendre accessible au plus grand nombre de lecteurs. "