Alors que, depuis quelques décennies, la condition féminine connaît de profonds changements, quels en étaient les principaux caractères il y a
mille ans ? Des femmes exercent alors une influence politique importante, dirigent des fiefs, voire des États, aussi bien en France – en
particulier dans les régions méridionales – et en Allemagne, que dans la lointaine Byzance. Certaines composent des ouvrages littéraires, telle
cette nonne allemande qui écrit des pièces, à la manière du poète latin Térence. Certes, les femmes dont parlent les documents de l'époque sont
des aristocrates, ou des moniales, par conséquent une infime minorité. Mais, pour l'immense majorité des femmes anonymes, l'archéologie
vient au secours des textes et l'on devine que la femme moyenne de l'an mille joue un rôle capital inhérent à sa nature. C'est elle qui permet au
foyer d'exister. L'auteur pose la question de savoir si les femmes occupent, dans la réalité, une situation vraiment subordonnée, puis il étudie
les fonctions d'épouse et de mère que remplissent la plupart d'entre elles, quand elles ne se consacrent pas à Dieu. Toutes interviennent de
diverses façons dans la société de leur temps. En fait, si rien, en droit, ne privilégiait ni ne protégeait les femmes de l'an mille, et si elles ne
songeaient à revendiquer quoi que ce soit, elles jouaient, dans la réalité quotidienne, un rôle qui n'était guère différent des femmes de l'an 2000.