Dans la France très chrétienne du XVIIe siècle où l'œuvre de réforme religieuse initiée par le concile de Trente (1545-1563) met en place, pour
plus de trois siècles, un catholicisme fortement marqué par l'encadrement clérical des fidèles, l'enseignement d'une doctrine désormais
"épurée" n'empêche pas la survivance de croyances beaucoup plus anciennes. Fustigées par le clergé sous le nom de "superstitions", celles-ci
coexistent avec la religion officielle dans de nombreux comportements, notamment dans les attitudes face à la maladie et à la mort. Cette
coexistence est surtout le fait des classes dites "populaires". Jusqu'à quel point peut-on pour autant parler d'une culture populaire quasi
autonome dont se séparerait, de plus en plus nettement aux XVIIe et XVIIIe siècles, une culture des élites ?