Non seulement le plus grand (et le plus radical) des réformateurs a été un Français, Calvin, mais encore le protestantisme a eu dans notre pays
un très vif succès, notamment auprès des élites, avant que le pouvoir, loin de basculer dans la religion nouvelle, ne décide de rester fidèle à
Rome, et les Français avec lui, fût-ce contre leur gré. S'ensuivra une longue et inexpiable guerre civile, l'intervention des puissances étrangères.
Jamais un protestant n'a joui en France des mêmes droits, de la même bienveillance que les catholiques, même entre l'édit de Nantes (1592) et
sa révocation (1685). Y compris lorsqu'il n'est pas persécuté, il se trouve persécuté.
La Réforme n'en imprime pas moins une forte marque sur la société française ; elle touche à peu près toutes les catégories, de certains princes
du sang à d'humbles agriculteurs.
À l'occasion de l'assemblée du désert qui a lieu cette année le 2 septembre, l'un des tout meilleurs historiens du protestantisme évoque avec la
science la plus sûre et la plus récente les destinées d'une partie du peuple français qu'on oublie encore trop souvent.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre