« Ma première journée se poursuit. Je sens que les soignants sont très distants, qu'ils n'ont pas forcément envie de s'investir auprès des
étudiants. Nous sommes alors six stagiaires. Je commence à comprendre que, visiblement, ce service est connu pour être particulièrement
difficile. On peut s'en sortir, mais il faut vivre au quotidien la violence, se taire, obtenir sa note et s'en aller.
Je ne le sais pas encore, mais le cauchemar commence. »
Raphaëlle a connu le parcours dit classique d'une étudiante infirmière. Dynamique et motivée, elle multiplie les stages et prend grand plaisir à
soigner tout en apprenant.
Un seul stage va bouleverser son parcours. Devenue le souffre-douleur d'une équipe d'infirmières et d'aides-soignantes, elle subit pendant
plusieurs mois humiliations et brimades de toutes sortes, sans oser en parler. Trois jours avant la fin du stage, elle craque.
Le cas de Raphaëlle est loin d'être unique. Les récentes études dénonçant les violences faites à l'hôpital ont mis en lumière les cas de
maltraitance chez les étudiants en santé. Raphaëlle a souhaité témoigner à visage découvert ; mieux encore, cette jeune femme, aujourd'hui
infirmière, mais aussi réalisatrice et comédienne, a décidé d'en faire le sujet de son premier long-métrage.