Au moment de la disparition du rideau de fer, un intellectuel de Bratislava obsédé par Thomas Bernhardt se met à sillonner l'Europe occidentale,
ou plutôt « l'Europe des alentours », soit l'Autriche et l'Allemagne. Tour à tour voyageur incognito ou « Slovaque officiel » chargé de promouvoir
la culture de son pays, il est confronté au mieux à la curiosité de publics intrigués par l'homme post-communiste, au pire à l'ignorance ou à l'
indifférence. Toutefois, et contre toute attente, il rencontre l'amour, incarné par Margareth, ou Gretka.
Autrichienne installée aux États-Unis, c'est aussi une figure du dépaysement, des identités mêlées et/ou contradictoires avec qui le monologue
devient dialogue, sans rien perdre de son ironie et de sa grâce.
Menées sur un ton désabusé, proche de l'absurde, mais toujours avec humour et dans la grande tradition des auteurs centre-européens tels
Kafka, Hašek ou Kosztolányi, ces pérégrinations sont également l'occasion de s'interroger sur les pouvoirs de la littérature et les illusions de l'
identité.
Né en 1941, éditeur et traducteur de littérature américaine, Pavel Vilikovský est probablement l'écrivain slovaque le plus connu aujourd'hui hors
de son pays. Il est considéré comme un remarquable auteur de nouvelles et de romans courts, notamment en Pologne, en Hongrie ou en
République Tchèque, où il est régulièrement traduit. Également traduite (mais plus ponctuellement) en français, en anglais et en allemand, son
œuvre est marquée par la chute du mur de Berlin, les soubresauts politiques centre-européens de la fin du XXe siècle et le rôle de l'écrivain et
de la littérature.