Juan Manuel de Prada relate ici les événements qui, à la fin du xixe siècle, ont changé le destin des Philippines et conduit la couronne
d'Espagne à céder l'archipel aux États-Unis. En 1898, un détachement espagnol assiégé par des insurgés dans l'église du village de Baler mène
une résistance héroïque. À cette poignée d'hommes commandés par le capitaine Las Morenas et prêts à verser jusqu'à la dernière goutte de
leur sang pour la grandeur de l'Espagne, font face des indépendantistes tagals dont le chef, Novicio, s'efforce d'éviter un carnage. L'un et l'autre
ont succombé au charme d'une Fille de la Charité qui a voué sa vie à l'éducation des enfants philippins et aux soins des malades. Dans
l'archipel, la guerre fait rage, attisée par un colosse blond trafiquant d'armes à la solde des États-Unis, dont les ivresses de dévastation ne sont
pas sans rappeler la perversion du Kurtz de Joseph Conrad.
En donnant à chacun de ses nombreux personnages, réels ou fictifs, une complexité captivante et une profondeur métaphysique, en pénétrant
dans leur conscience exposée à de grands déchirements moraux mais emportée dans le tourbillon fatal des affrontements, Juan Manuel de
Prada va bien au-delà du roman d'aventures traditionnel. Mourir sous ton ciel est incontestablement le chef-d'œuvre de ce grand écrivain
espagnol.