"Un document d'une importance inconttestable" (Colum McCann)
L'envie de Maïakovski de se rendre en Amérique tient à l'attrait profond que ce pays exerce sur lui - pays qu'il considère comme celui du futur et
de la technologie, un véritable modèle pour le développement de la jeune Russie soviétique -, et ce malgré le fait que les États-Unis soient à ses
yeux la terre du capitalisme. Sa séparation, en 1924, d'avec sa maîtresse Lily Brik, lui donne l'occasion de ce voyage. Profondément bouleversé
par cette rupture, Maïakovski envisage pour commencer un tour du monde. Contraint par des raisons financières (il se fait voler son argent à
Paris où il fait escale pour rejoindre le port de Saint-Nazaire), il se contente d'un séjour sur le continent américain. Après une traversée qui le
mène à La Havane, il entre aux États-Unis par le Mexique, en se faisant passer pour peintre - sa position de poète officiel donnant souvent à ses
voyages un caractère de propagande, son visa lui est plusieurs fois refusé. New York, Cleveland, Detroit, Chicago, Philadelphie, Pittsburgh?:
durant son séjour, il donne de nombreuses conférences, lors desquelles il déclame ses poèmes, évoque l'Union soviétique et parle de ses
impressions sur les États-Unis. Et ce devant un auditoire nombreux et enthousiaste.
Ma découverte de l'Amérique est le récit de ce voyage sur le continent américain. Maïakovski y déploie un large spec-tre stylistique, qui va de la
gouaille à la solennité, pour louer cette Amérique industrialisée des années 1920, sa modernité et sa créativité, chères au futurisme. Il n'en
décrie pas moins les injustices sociales engendrées par un capitalisme insensible. Le lecteur découvrira ici le talent de prosateur de l'un des
plus grands poètes russes du xxe siècle.
Publié en 1926 en Russie, ce texte n'avait jamais été édité dans son intégralité en français.
Prix SGDL Révélation de traduction 2017