Voyageuse intrépide en son temps, mythique aujourd'hui, Ella Maillart (1903-1997) fut bien cette " femme du globe " dont parlait Paul Valéry. Née à Genève dans un milieu aisé, elle ne rêvait que de fuir une Europe égoïste. À peine sortie de l'adolescence elle s'en va. Sur mer, d'abord, puis à travers les steppes et les monts d'Asie centrale, à la recherche des nomades. Elle ira traîner son regard d'azur en Chine, en Afghanistan, en Inde, traversant maintes contrées dangereuses avec une ténacité qui n'a rien à envier à celle d'Alexandra David-Néel. Mais son goût de l'aventure n'est que de façade : ce qui lui importe, c'est la rencontre de l'autre, sous une yourte kirghize comme au pied des bouddhas de Bamyan, pour mieux se découvrir soi-même.