Au sein d'un royaume et en un temps inconnus, dans une cité à l'avenir incertain, un prince ourdit un complot pour renverser le souverain et sauver son pays. Par amitié et par curiosité, un poète étranger, préoccupé davantage de sa gloire et de son œuvre, l'accompagne dans son entreprise. Afin de distraire le prince, chaque nuit il raconte la très lointaine histoire d'une ville, Célubée, de ses terres et de la dynastie des rois qui s'y sont succédé depuis les premiers jours du monde. Présentant le premier livre d'Isabelle Hausser, Marc Fumaroli a écrit : Au ciel romanesque, les novæ et supernovae se font rares. "Pourquoi, plusieurs nuits de suite, en lisant, sans pouvoir m'en arracher, un roman qui a tout pour déplaire - son extrême expansion, son extrême lenteur, son extrême indifférence aux ruses littéraires du jour - ai-je eu la certitude d'être tombé sur une nova ? Impression aussi excitante pour l'astronome, je suppose, que pour l'amateur de peinture de tomber en arrêt, dans une salle de musée désert, sur un tableau magnifique d'un maître inconnu, et que les livres d'art, ces tortionnaires du goût, n'ont jamais reproduit ?..." Les auditeurs de ces "Mémoires" d'une civilisation antérieure y reconnaissent, au passage et par fragments, les dilemmes qui les travaillent, les passions qui les agitent, la douleur et les deuils dont ils sont eux-mêmes menacés. Et derrière leurs épaules, le lecteur moderne est tenté lui aussi de déchiffrer à son propre usage, et dans sa propre position dans le temps les constantes du destin humain..."