Officier de marine, ami et admirateur de Pierre Loti, révélé en 1905 par un prix Goncourt, Claude Farrère est l'auteur d'une œuvre féconde dont
chaque ouvrage résonne comme une invitation romanesque au voyage.
De ses escales en Chine, au Japon, en Indochine mais aussi en Turquie, Claude Farrère rapporte souvenirs enivrants, apologie de l'opium,
récits exotiques mais aussi condamnation de la déchéance et du vice des colons occidentaux. Les Civilisés qui lui valut le prix Goncourt est une
charge sans appel contre la politique coloniale de Jules Ferry ; Fumée d'opium un récit poétique à la gloire de la "bonne drogue" dont Farrère fit
usage toute sa vie ; La Bataille évoque les deux versants de l'âme japonaise au début du XXe siècle, écartelée entre les principes ancestraux de
l'honneur et les nécessités du progrès occidental, tandis que L'homme qui assassina et Nuit turque nous entraînent vers Istanbul, ville chérie
entre toutes.
En s'emparant de ses expériences voyageuses pour nourrir son œuvre romanesque, Farrère prit résolument le "parti de l'ailleurs".