Tout va mal. Dans les fermes, les paysans tuent leurs sols et sont tués parfois eux-mêmes par le glyphosate. La plupart de ceux qui échappent
au cancer travaillent pour rien. Entendez-vous dans nos campagnes ces paysans désespérés qui se suicident? Dans les villes polluées et les
entreprises, le burn-out fait des ravages.
Pourtant, dans une ferme blottie au milieu des bois de Sologne, la résistance s'organise. Une quarantaine d'hommes et de femmes, presque
tous venus des cités polluées jusqu'à l'asphyxie, abandonnent leur CDI et la sécurité de l'emploi, avec une ambition : faire pousser des légumes
bios sur un sol nettoyé du poison chimique qu'on y a déversé, nourrir sainement leur famille et nous autres avec des aliments naturels, travailler
dans la liberté et le bon air. Aucun n'est paysan. Sont-ils l'avant-garde d'une troupe qui va révolutionner notre mode de manger? Est-ce,
soixante ans après, un exil rural à l'envers? Trente et un de ces pionniers du retour à la terre, hommes ou femmes, de 18 à 58 ans, de la
terminale au doctorat, employés, artistes ou chefs d'entreprise s'expliquent.
Radiographie d'une énergie neuve dans un pays qui doute? La relève?