Loin de décliner irrémédiablement comme certains théoriciens de la sécularisation le prédisaient à la fin du siècle dernier, les religions sont
redevenues des acteurs incontournables des relations internationales contemporaines. On le mesure bien sûr au réveil de la violence à
justification religieuse qui constitue un des éléments saillants de guerres ethniques ou nationales (conflit israélo-palestinien, guerre civile au Sri
Lanka, massacre des Rohingyas et, plus proche de nous, conflit en Irlande du Nord) ou du terrorisme (d'Al-Qaïda à Daech, en passant par les
tueries initiées par des suprématistes défendant l'Occident chrétien).
L'influence des religions dans le monde ne peut pourtant pas se résumer à cette seule violence. Leur activité à l'international répond à de
multiples motivations : répandre leur message spirituel, promouvoir une morale, renforcer la cohésion de leurs adeptes. Elles jouent également
un rôle important dans le développement d'une culture de paix et de dialogue et dans le règlement de certains conflits, par la pratique du
dialogue interreligieux, de la médiation et du secours humanitaire.
Les modalités de l'action politique et diplomatique des religions dans le monde sont donc complexes et parfois paradoxales. À l'origine de
certains conflits, les religions peuvent tout aussi bien oeuvrer à leur résolution.