Inconnu il y a cinquante ans en Occident, le mot manga est depuis passé dans toutes les langues du monde.
Le boom planétaire de cette forme narrative imagée, dont s'enorgueillit le Japon, s'inscrit dans un mouvement plus large de fascination / méfiance à l'égard de ce pays et de ses habitants.
Par intérêt artistique ou par opportunisme mercantile, les Occidentaux s'inspirent aujourd'hui de la « pop culture » japonaise tirée par ses mangas pour renouveler l'univers de la BD franco-belge ou celui des comics américains.
Peu importe que les origines de la composition graphique du manga se trouvent moins dans la tradition picturale ancestrale nippone que dans la caricature, les images de presse, et la bande-dessinée importées d'Occident, le manga actuel est bel et bien une création nippone.
Les traits caractéristiques du manga contemporain sont nés au japon et ce genre protéiforme s'est démarqué du reste de la production graphique mondiale du simple fait qu'il n'est autre que le reflet de la société nippone, énigmatique, unique, et son histoire un miroir de celle, tourmentée, du pays dans lequel il a mûri.
Explorer l'histoire des mangas, c'est aussi retracer celle de la société nippone depuis que cette forme de récit y a vu le jour, au début du XXe siècle jusqu'à nos jours.