Huguenots, séfarades, catholiques britanniques, mennonites, morisques, frères moraves, quakers, ashkénazes... Qu'ont en commun ces populations qui parcourent l'Europe durant toute l'époque moderne ? Toutes s'inscrivent dans des communautés dont les ramifications traversent les frontières politiques, culturelles et religieuses ; toutes entretiennent des réseaux dynamiques à travers lesquels circulent informations, personnes et biens.
Unis par la mémoire des persécutions, l'attachement à une terre d'origine, réelle ou rêvée, et par des liens économiques, ces groupes n'en sont pas moins extrêmement divers. Formant des minorités au sein de la cité, ils entretiennent des rapports complexes tant avec les autorités et les populations locales qu'avec les autres populations diasporiques. Cet essai explore ces tensions, entre unité et hétérogénéité, mobilité et sédentarité, marginalisation et perméabilité des frontières sociales.
Aussi synthétique qu'informé, il s'adresse à la fois aux spécialistes des minorités et des diasporas, qui y trouveront une proposition de lecture globale, comme à ceux qui s'intéressent à la coexistence religieuse, aux questions d'intégration et aux migrations.