«Ces Carnets dont la première série va de mai 1935 à février 1942 ne satisferont pas entièrement la curiosité toute naturelle de ceux qui sont avides de détails biographiques ou de références à des sources. Et pourtant ils contiennent des renseignements précieux sur la vie et sur l'œuvre, sur le mouvement d'une pensée qui jamais ne s'arrête. Ils permettront surtout de mieux découvrir le secret du génie qui habitait Albert Camus : cette exigence infinie qui lui faisait dire non à ce qui était offert à l'homme, alors qu'il aurait tant voulu dire oui. Et à propos de la vie quolidienne et des êtres les plus simples ces Carnets révèlent ce déchirement intime. Exigence de bonheur ? Certes. Beaucoup plus encore exigence de lucidité : "être conscient", "tenir les yeux ouverts", et cela jusqu'au bout.» Jean Grenier.