Les deux siècles qui ont fondé l'art de vivre à la française.
Sous le règne des Bourbons, l'existence était rude : climat éprouvant, alimentation déficiente, spectacle permanent de la mort et des maladies
incurables. À ces conditions s'ajoutait le cadre rigide d'une société figée dans des hiérarchies immuables, révérant un souverain lointain et
courbant sous le poids d'une religion traditionnelle.
Pourtant, les hommes étaient heureux. Ils le disent, l'écrivent, le chantent. Leurs témoignages, mémoires, journaux intimes, récits, louent un art
de vivre à la française, le goût d'une culture singulière, d'un patrimoine, d'une gastronomie enviée, de codes comportementaux élégants. Dès
lors, comment expliquer que la Révolution française ait pu s'élever contre une telle conception de la société et des rapports humains ?
L'historienne Agnès Walch répond à cette question en explorant la vie quotidienne des Français sous l'Ancien Régime. Dans un grand récit
nourri aux meilleures sources et écrit d'une plume enlevée, elle donne à voir et à entendre les voix d'un passé oublié qui sut conjuguer la
rudesse et la " douceur de vivre ", selon la formule de Talleyrand.