1979. Paolo et Luisa prennent le même bateau chacun de son côté pour se rendre sur l'Ile. Mais ce n'est pas un voyage d'agrément, car c'est là que se trouve la prison de haute sécurité où sont incarcérés le fils de Paolo et le mari de Luisa. Ce dernier est un homme violent qui, après un meurtre commis sous le coup de la colère, a également tué un surveillant en prison, tandis que le premier a été reconnu coupable de plusieurs homicides politiques sur fond de révolution prolétarienne. L'homme et la femme ne se connaissent pas, Paolo est professeur de philosophie, mais il n'enseigne plus ; Luisa, elle, est agricultrice et élève seule ses cinq enfants. A l'issue du voyage et de la brève visite qu'ils font au parloir de la prison, ils ne peuvent repartir comme ils le devraient, car le mistral souffle trop fort. Ils passent donc la nuit sur l'Ile, surveillés par un agent, Pierfrancesco Nitti, avec qui une étrange complicité va naître. Pour ces trois êtres malmenés par la vie, cette nuit constitue une révélation et, peut-être aussi, un nouveau départ. Unité de lieu (le bateau, puis I île), de temps (une nuit) et trois personnages : Rus haut que la mer possède une construction simple et efficace, grâce à laquelle l'auteur peut consacrer toute son attention à Paolo et à Luisa, à leur relation et aux sentiments qui les habitent. Et, naturellement, ce serait trop facile s'il ne s'agissait que d'une histoire d'amour. Certes, la rencontre a lieu, deux solitudes se croisent et se réconfortent, mais Francesca Melandri refuse une fin mièvre pour lui préférer une fin juste. Car ce roman vif et rythmé brosse aussi en arrière-plan le portrait d'un pays dont la crise politique et morale actuelle a des racines profondes.