Chose déroutante, décidément, que le temps. Nous en parlons comme d'une notion familière et évidente, voire domestique, « gérable ». Les physiciens, eux, l'ont couplé à l'espace, en ont fait une variable mathématique, qu'ils intègrent dans des théories si complexes qu'elles sont difficiles à traduire en langage courant. Quant aux philosophes, ils ne cessent depuis plus de deux millénaires de s'interroger : est-il une sorte d'entité primitive, originaire, qui ne dériverait que d'elle-même ? Procède-t-il au contraire d'une ou plusieurs autres entités plus fondamentales ? Le temps s'écoule-t-il de lui-même ou a-t-il besoin des événements qui s'y déroulent pour passer ? Et au fait, le temps a-t-il eu un commencement ? Aucune discipline ne parvient à épuiser, à elle seule, la question du temps. C'est pourquoi nous avons croisé les regards des philosophes avec ceux des physiciens. Et que se passe-t-il ? Sans aucun doute de belles et troublantes choses.