Liban, la guerre sans fin raconte l'histoire de ce pays multi séculaire, symbole et victime des déchirements du Proche-Orient. Un pays sur la ligne de feu. Spécialiste du pays du Cèdre, Jean-Marie Quemener dessine dans cet ouvrage une vision du Liban abrupte et sans faux semblants où l'espoir sait malgré tout trouver un chemin dans la tragédie.
Le 22 octobre 1989, les accords de Taëf (Arabie Saoudite) mettent fin à la guerre civile qui déchire le Liban depuis 14 ans.
Les architectes de cette paix doivent rebâtir une maison en ruine. Un pays décomposé.
Ils vont échouer.
La guerre telle qu'on la connaît (front, armes, soldats...) cesse bien, en partie. En partie seulement.
Régulièrement, le Liban doit encore vivre et survivre avec les attentats, les menaces, les conflits régionaux et internes.
Mais surtout, la " maison ", faute d'avoir été totalement rebâtie sur de saines fondations, est encore hantée par ses fantômes guerriers, fissurée par ses divisions confessionnelles, lézardée par des accords trop levantins, même pour des Libanais...
Pire encore, la guerre et ses atrocités nourrissent parfois chez certains une certaine forme de romantisme écarlate. Le regret diffus de la fraternité des armes.
Et rien dans les manuels scolaires, par exemple, pour alimenter le devoir de mémoire ou une forme de transparence historique.
Les institutions elles-mêmes flirtent encore avec les racines du mal qui a coûté si cher au pays du Cèdre. Les politiques libanais jouent encore avec des allumettes sur un baril de poudre et chacun demande à l'autre de le retenir ou il fait un malheur...
Le Liban vit encore avec ses démons. Ceux d'avant-guerre ont été rejoints par ceux de l'après-guerre. Et le conflit syrien ajoute encore des flammes à l'enfer.
La seule force du Liban reste les Libanais. C'est aussi sa principale faiblesse...