Comment un virus H1N1, dont la source et le nom demeurent troubles, a-t-il pu faire plus de ravages encore que la Peste noire du XIVe siècle ?
À l'heure du 100e anniversaire de la pandémie de grippe espagnole, et alors que nous sommes à nouveau confrontés à de violentes épidémies - Ebola, SIDA, ZIKA -, Laura Spinney ravive la mémoire collective de cet événement inouï et adopte une approche narrative pour le restituer dans toute sa complexité.
Elle revient aux origines de la maladie, étudie sa composition et ses particularités génétiques, reconstitue étape par étape le déroulement de la catastrophe au fil de tragédies individuelles poignantes, révèle la surprenante virulence, l'extrême étendue et la foudroyante rapidité de l'infection, et considère son impact non seulement sur les sociétés de l'époque, mais aussi sur la naissance des futures politiques de santé. Cette enquête entraîne le lecteur bien au-delà de l'Europe déchirée par la Première Guerre mondiale, des États-Unis à l'Iran, de l'Inde à l'Alaska, de la Russie à la Chine, en passant par le Brésil et l'Afrique du Sud, à mesure que sont tirés de l'oubli les témoignages de personnages, célèbres comme anonymes, confrontés à la maladie.
À l'échelle du globe, avec ses 50 à 100 millions de morts, la grippe espagnole fit plus de victimes que les deux guerres mondiales réunies, et fut sans doute la plus grande pandémie que l'humanité ait jamais connue.