De ces carnets de voyages, qui racontent une année d'excursions au cœur des paysages sauvages des États-Unis, émanent des notes réjouissantes qui semblent tirées de ces chansons country que l'on sifflote en pêchant à la mouche. Mais ces récits livrent aussi quelques observations douces-amères sur le monde qui nous entoure. Perché à l'arrière d'un pick-up avec un labrador, occupé à sillonner des chemins boueux en quête des étangs reculés des prairies américaines, ou bien assis dans un drift-boat sur les grandes rivières de l'Ouest, l'écrivain pèse le pour et le contre des tutoriels de pêche, s'interroge sur l'éthique du partage d'un coin secret, et, bien sûr, tord le cou au mythe de l'amoureux imperturbable du grand air. Ces nouvelles chroniques de John Gierach évoquent l'Amérique des grands espaces et l'importance de consacrer du temps à quelque chose d'aussi glorieusement inutile que la pêche à la mouche.