En 1994 était exécuté John Wayne Gacy, le plus grand serial-killer américain. Reconnu coupable de 33 assassinats, il venait de passer 16 années en prison, dont 14 dans le couloir de la mort. Ses victimes avaient été violées et torturées : de jeunes hommes de 14 à 23 ans, naïfs voire simples d esprit, drogués ou prostitués. Le tortionnaire, parfois, épargnait l un d eux, sûr de n avoir rien à en craindre. Ces rescapés sont aujourd hui des épaves ; peut-être auraient-ils préféré ne pas revenir de cet enfer. Les autres avaient été enterrés dans la cave du monstre.Maître d uvre en matière de perversion, Gacy, lâche prédateur qui s était cru plus fort que la société, offrait pourtant l image parfaite de l Américain moyen. S investissant dans les uvres sociales, organisant des kermesses pour les plus démunis, se déguisant en clown pour animer les orphelinats et les salles de pédiatrie des hôpitaux, il devint rapidement une vedette locale. Suscitant l intérêt de la presse, il posa pour la postérité en compagnie du maire de Chicago et de l épouse du président Carter. À quoi ressemblait l abominable créature qui avait l impudence de crâner lorsqu on l arrêta, jurant ses grands dieux que sa seule infraction vis-à-vis de la loi américaine était d avoir installé un cimetière clandestin sous sa maison ? À quoi ressemblait ce psychopathe qui, tenant devant lui l ardoise qui indiquait son matricule, continuait à sourire avec morgue et arrogance au photographe de la prison ?