L'épopée rocambolesque du dernier survivant de l'espèce humaine. Admirable d'ambition et de force narrative.
Que font les enfants quand ils sont seuls ? « Ils s'amusent, ils amassent des cailloux et du sable dont ils font de petits châteaux qu'ils détruisent ensuite. Ainsi ne manquent-ils jamais d'amusement. Ce qu'ils font par enfantillage, ne saurais-tu le faire par sagesse ou par raison ? » Le conseil d'Epictète, la romancière Céline Minard le donne, au détour d'une page, au personnage du Dernier Monde, et lui offre en outre tout loisir de le méditer et l'appliquer : quelque cinq cents pages d'absolue solitude, le temps et les conditions nécessaires, pour le dénommé Jaume Roiq Stevens, ultime survivant d'une espèce humaine définitivement rayée de la carte, d'ériger son « château de sable » bien à lui, d'inscrire au patrimoine de l'humanité défunte une ultime et flamboyante épopée, de donner à l'Histoire un chapitre final, tout à la fois récapitulation et épilogue. Roman savant et extravagant, admirable d'ambition et de maîtrise, d'érudition et de trivialité mêlées, où la puissance narrative et l'intention moraliste intense travaillent main dans la main, Le Dernier Monde est le compte rendu du périple rocambolesque de Jaume Roiq Stevens, le dernier homme, entraîné à travers la planète déserte comme pour une ultime inspection des lieux, un bilan de l'histoire humaine...