Aux États-Unis, le "liberalism" est tout le contraire de ce que communément l'on croit de ce côté-ci de l'Atlantique. Non pas le si décrié
"ultra-libéralisme", mais une transposition et une adaptation locale parfois passablement gauchisée de la social-démocratie à l'européenne - en
contradiction flagrante avec l'identité historique de la tradition libérale.
Comment, pourquoi et avec quelles conséquences ce détournement de sens a-t-il pu se produire et s'institutionnaliser alors qu'en Europe
continentale était conservée l'acception classique du libéralisme: c'est ce que révèle cet ouvrage nourri des textes de référence faisant
intellectuellement autorité. Il y est par suite et en parallèle retracé l'histoire si méconnue du combat idéologique et politique engagé contre
les "liberals" par les disciples américains du libéralisme classique européen improprement appelés "néo-libéraux", contraints de s'identifier
sous de nouveaux labels tels que "conservatives" ou "libertarians".
Comme au prix de dommageables confusions se multiplient maintenant les tentatives d'acclimater insidieusement en Europe cette contrefaçon
américaine du libéralisme (un biais pour discréditer la libéralisation libérale...), l'enjeu de cette plongée dans l'histoire transatlantique
récente des idées va bien au-delà de simples problèmes d'ordre lexical...