Un ouvrage décapant : contre toute attente, ce sont les guerres qui ont façonné Célestin Freinet et sa pédagogie, et non le refus de l'autorité.
Si l'armée et la caserne représentent bien les contre-modèles de l'École défendue par Célestin Freinet, la guerre ne compte pas pour rien dans les attentes et les pratiques pédagogiques du célèbre pédagogue. Ce paradoxe fut toujours ignoré.
Aspirant officier de la Première Guerre mondiale, gravement blessé au Chemin des Dames en octobre 1917, membre du parti communiste à partir de 1926, au cœur d'une guerre scolaire en 1932-1933, engagé avec son école sur le front intérieur de la guerre d'Espagne, interné dans les camps français jusqu'en octobre 1941, maquisard sédentaire et membre de la commission départementale de Libération des Hautes-Alpes, l'ouvrage avance, à rebours d'une certaine science de l'éducation, que les pratiques pédagogiques inventées par Célestin Freinet sont inséparables des expériences de guerre de son auteur.