Parmi les personnages historiques de la Renaissance, Diane de Poitiers symbolise le triomphe du pouvoir féminin.Son mariage avec un grand dignitaire de quarante ans son aîné semble la cantonner dans un rôle honorifique mais sans éclat. Elle en sort avec panache lorsqu'elle obtient de François Ier la grâce de son père condamné à mort pour trahison: elle révèle alors la puissance de sa personnalité et subjugue le dauphin Henri.Sous le règne d'Henri II, elle occupe la première place, laissant dans l'ombre Catherine de Médicis, la jeune reine. Anet et Chenonceau sont tour à tour le théâtre de sa grandeur. Artistes et poètes la célèbrent à l'égal de l'antique déesse, maîtresse de l'astre des nuits qu'elle a pris, comme son amant, pour emblème. Mais cette réussite l'oblige à mener une bataille continuelle dans l'univers impitoyable de la cour.Aux armes de la séduction Diane ajoute celles de l'intelligence et se transforme en conseillère politique. Les alliances qu'elle a su se ménager avec les plus puissantes familles du royaume lui permettent d'échapper aux vengeances lorsque survient la mort accidentelle du roi.Son image exemplaire demeure celle d'une femme qui sut, par son propre génie, accéder à la plus haute destinée.Ivan Cloulas, conservateur général de la Section ancienne des Archives nationales, est l'auteur de nombreuses études consacrées à l'époque de la Renaissance. Ses ouvrages, qui tiennent compte des apports les plus récents de la recherche, s'attachent à donner au lecteur une vision claire de l'évolution sociale et culturelle qui marqua, en France et en Europe, aux XVe et XVIe siècles, l'avènement du monde moderne.