S'il a souvent affaire à des cadavres, le médecin légiste est loin d'être confiné à la salle d'autopsie. Le coeur de métier de la médecine légale, c'est la violence, sous toutes ses formes. Revenant sur une quinzaine d'épisodes marquants de sa carrière, agressions, assassinats, émeutes, suicides..., Michel Debout, en témoin privilégié de notre époque, montre l'évolution inquiétante de la médecine. Tandis que les médecins légistes sont peu à peu relégués à l'arrière-plan, et que les policiers scientifiques prennent le devant de la scène, les techniques biologiques supplantent les approches psychologiques et sociales, séparant ainsi le corps et l'esprit, et, bien plus, réduisant l'identité humaine à son identité biologique à travers l'ADN. De moins en moins humaniste, la médecine est de plus en plus technique et déshumanisée, ce qui a été cruellement mis en lumière par la crise sanitaire... À rebours d'une fascination croissante à l'égard d'une médecine experte qui fait de l'être humain un simple corps sans esprit, sans histoire, sans identité, cet ouvrage défend une médecine humaniste qui tient compte de l'identité singulière de chaque patient, qui examine non des corps mais des sujets, qui se préoccupe de l'humain dans sa réalité biologique, psychologique et sociale. Abandonner cette médecine humaniste, mettre de côté la médecine légale, n'est-ce pas renoncer à une part de nous-mêmes ?