De mère africaine - arrachée à son village de brousse par les trafiquants d'esclaves - et de père inconnu - quelque marin du bateau négrier voguant vers la Guadeloupe - elle n'est ni noire ni blanche, et même ses deux yeux sont de nuance différente. Enfant, on la surnommera cc Deux-âmes ». Et finalement c'est sous le nom de « Solitude » qu'elle vivra à la Guadeloupe dans les familles de Blancs qui l'ont achetée, puis parmi les troupes de Noirs révoltés qu'elle rejoindra à grand-peine dans leurs refuges des forêts de la Soufrière.
L'histoire se passe d'environ 1760 à 1802. L'abolition de l'esclavage décrétée par la Convention n'aura duré que le temps d'un rêve. Et Solitude, près de l'Africain Maïmouni qu'elle a découvert dans la forêt et dont elle partage la vie, a senti en elle-même « battre un coeur de négresse ». C'est elle, enceinte et soutenue par ses compagnons, qui anime le dernier combat. Capturée, elle est pendue après avoir donné naissance à son enfant. Tel fut le destin tragique d'un personnage bien réel, sous les couleurs de la légende.