Emma Adèle Lacerte (1870-1935), née Bourgeois, fait partie des pionnières de la littérature jeunesse et, malgré ses affinités pour la science-fiction de Jules Verne (aisément constatées dans son roman Némoville en 1917), elle opte d'emblée pour le fantastique dans son recueil Aux Douze Coups de Minuit. Même le mythe de l'Atlantide, qui s'apprête à bien des sauces, devient sous sa plume un autre cénacle de lutins, de fées et de génies... Comme elle s'adresse aux jeunes, elle amorce aussi de cette manière la tendance à réserver le fantastique pour les jeunes.
Le titre ramène d'abord les jeunes lecteurs au passé, puisque Lacerte commence par leur exposer la tradition de la bénédiction paternelle, donnée aux douze coups de minuit le jour de l'an. Mais les textes suivants versent plutôt dans le conte édifiant (une variante sur le thème du fils prodigue, une histoire de malédiction d'un avare) ou dans la fable qui fait parler les animaux.