" ... je passai neuf nuits à écouter, deux étages au-dessous de nous, huit condamnés à mort attendant d'être transférés dans une autre prison pour leur exécution. Je recommande l'expérience aux partisans de la peine capitale ! ... Essayez donc de passer la nuit dans une minuscule cellule à écouter des hommes prier Dieu parce qu'ils ne veulent pas mourir, supplier Dieu de leur accorder une autre chance, gémir leurs confessions sans prêtre pour les entendre, demander à Dieu de comprendre la haine, les blessures, les erreurs et la cruauté qu'on leur a fait subir, si bien que leur chemin vers l'enfer est tracé avant même qu'ils fassent le premier pas, vous apprendrez alors sur la condition humaine des choses qui ne s'enseignent pas autrement. " La prison. Expérience cruciale dans la vie de Howard Fast. Son seul crime : avoir été membre du Parti communiste américain. Son seul chef d'accusation : avoir refusé de livrer des noms et des documents à la Commission des Activités antiaméricaines. Howard Fast, écrivain de renom, qui avait été la " Voix de l'Amérique " dans la lutte contre le nazisme pendant la guerre, vit peu à peu ses éditeurs le lâcher, ses livres disparaître des librairies et son téléphone mis sur écoute. Jamais il ne put pardonner au gouvernement de son pays de le traiter en criminel alors qu'il n'avait enfreint aucune loi. Mémoires d'un rouge, récit intime d'une période troublée, est l'un des regards les plus pénétrants que nous ayons jamais eus sur le fonctionnement du Parti communiste américain et sur la folie qui s'empara des dirigeants d'un pays démocratique, symbole des libertés, au point d'y faire régner l'arbitraire et l'intolérance. C'est l'histoire d'un homme qui combattit pour défendre ses idéaux, mais aussi d'un intellectuel suffisamment lucide pour quitter le parti qui avait déshonoré ces mêmes idéaux. C'est l'histoire émouvante d'un homme dont le parcours est un exemple éclairant aujourd'hui, à l'époque de la mondialisation, des guerres médiatiques et de la fin annoncée des idéologies.