Depuis l'après-guerre, l'introduction des produits chimiques dans la chaîne alimentaire inquiète et interroge. Pourtant, les quelques 100 000 molécules chimiques qui ont envahi notre environnement n'ont pas épargné notre alimentation : résidus de pesticides sur les fruits et légumes, additifs alimentaires dans l'épicerie et les plats préparés, ou plastiques des emballages et récipients. Dans le même temps, l'Organisation Mondiale de la Santé signale que le taux d'incidence du cancer a doublé, déduction faite du facteur de vieillissement de la population. La progression des leucémies et des tumeurs cérébrales chez l'enfant est d'environ 2% par an, similaire à l'évolution dans la population générale des dysfonctionnements de la reproduction, des maladies auto-immune et neurologiques (Parkinson et Alzheimer). Y a-t-il un lien entre cette inquiétante épidémie, qui frappe particulièrement les pays dits « développés », et la présence de produits chimiques dans notre nourriture ? Comment sont-ils réglementés ? Ont-ils été sérieusement testés ? Pour répondre à ces questions, Marie-Monique Robin a mené une enquête de deux ans en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. S'appuyant sur de nombreuses études scientifiques, mais aussi sur les témoignages de représentants des agences de réglementation - comme la Food and Drug Administration (FDA) américaine ou l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), la journaliste suit les traces chimiques, depuis le champ du paysan jusqu'à notre assiette. Au centre de son propos, le système d'évaluation et d'homologation qui autorise la présence dans les aliments de produits comme les pesticides, l'aspartame et le Bisphenol A.