Lire une page de Marcel Béalu, c'est pénétrer dans un pays singulier, un pays qui pourtant doit bien exister quelque part, plus haut ou plus bas que la terre, le pays de derrière la glace, ou de derrière l'eau, ou de derrière le ciel -ou de derrière nous. Il n'est pas de pays plus simple, ni plus logique, d'une logique si parfaite qu'elle rejoint la poésie. On y échange, lèvres closes, d'émouvants entretiens; on y rencontre des monstres mélancoliques, des noyées, des reflets, des membres épars. On s'y sent immatériel ; pourtant il semble que le coeur y frôle toujours le fils de quelque lame. Jean Paulhan à propos des Contes du demi-sommeil