« Apparemment un space-opéra des plus classiques, fidèle aux règles du genre comme à son imagerie.
La trame prétexte en est simple : une guerre oppose la civilisation humaine interstellaire et l'empire galactique Duglaari.
Guerre d'usure, gérée de part et d'autre par des ordinateurs géants, et dont l'issue ne fait aucun doute :
les humains, inférieurs en nombre, sont mathématiquement condamnés.
Le seul espoir de l'espèce humaine réside dans l'arme absolue, quasi mythique, qu'ont promise à l'humanité les Solariens
(entendez par là les habitants du système solaire) avant de se retrancher dans Forteresse-Sol,
théoriquement pour la mettre au point. Comme on s'en doute, les Solariens n'ont pas abandonné leurs frères galactiques,
et ils sauront retourner la situation.
Mais déjà Spinrad introduit dans ce schéma un certain nombre d'idées qui portent la marque de la nouvelle science-fiction,
ainsi que de ses préoccupations personnelles. « L'arme absolue » des Solariens n'a rien de technologique,
ce n'est pas un quelconque gadget, c'est tout simplement une nouvelle approche du problème,
une nouvelle manière d'envisager l'avenir de l'homme et de la société.
Et la lutte entre Solariens et Duglaari est une lutte entre le « chaos » et l'ordre,
entre anarchie et robotisation, entre réalité multiple et réalité figée ».
Patrice Duvic (Norman Spinrad, le livre d'or de la Science-fiction, Presses Pocket)