Michel Bouquet, "Professeur au conservatoire : Anthologie 1986-1987"
Label: Fremeaux&Associes | 2006 | French | MP3 320 Kbps | Lenght: 01:17:19 | 129 Mb
Extraits de cours au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique avec pour professeur Michel Bouquet. Fragments de la première et dernière classe de l'année 1986-1987 ainsi qu'un condensé de 4 mois de cours de l'année 1987 de janvier à avril, enregistrés avec un magnétophone par Georges Werler et remastérisés en 2006 par Frémeaux.
Malgré l'apport des meilleures technologies numériques à la masterisation de ce document historique réalisé comme simple témoignage des séances de travail au Conservatoire, la qualité de cet enregistrement est inégale.
Distinctions :
GRAND PRIX IN HONOREM DE L'ACADEMIE CHARLES CROS 2006 / RECOMMANDÉ PAR LE NOUVEL OBSERVATEUR / RECOMMANDÉ PAR TELERAMA / RECOMMANDÉ PAR L'AVANT-SCENE
La genèse du disque par Georges Werler
«En partant du principe qu'il y a plus d'intelligence dans deux têtes que dans une j'ai demandé à Georges de faire classe avec moi.»
C'est par ces mots que Michel Bouquet m' a présenté au groupe de jeunes comédiens qui avaient choisi d'être ses élèves pendant une année au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique.
Nous venions de réaliser «le Neveu de Rameau» pour le Théâtre de l'Atelier et Michel un soir m'a dit : demain Jean-Pierre Miquel -Directeur du Conservatoire de 1983 à 1992- vient voir le spectacle, ensuite nous souperons avec lui. Je vais lui demander qu'il nous accorde de continuer ensemble notre travail au Conservatoire, ce pourrait être une expérience et un apport exceptionnels pour les élèves. Jean-Pierre Miquel qui était un homme d'une extrême élégance et un directeur d'une grande finesse avait senti la complicité qui s'était installée entre le Comédien et le Metteur en scène, entre Michel et moi. Dubitatif, il accepta pourtant l'expérience. Elle dura cinq années, cinq années magnifiques.Michel parlait avec délectation de l'éthique de l'acteur, de sa philosophie, du jeu, de la construction du personnage, du respect que l'on doit à l'auteur, de la lecture et moi, tout naturellement je guidais les élèves dans leur travail scénique puisqu'il y avait deux fois l'an des présentations de travaux. Nous avions choisi de dialoguer devant les élèves sur les pièces, les rôles et l'interprétation sans jamais nous contraindre, nous masquer l'un par rapport à l'autre. Cette franchise donnait à la classe un parfum particulier d'excitation et de liberté.
Michel avait des moments inspirés et c'est après une de ces séances éblouissantes que j'ai décidé de poser sur notre table un petit magnétophone pour conserver ces moments privilégiés. Une centaine d'heures ont été ainsi enregistrées. Mon projet fut d'abord d'en faire un livre mais très vite j'en fus insatisfait car quelque chose d'essentiel se perdait, c'est à dire la voix, la chaleur de la voix si belle aux inflexions si particulières et si convaincantes. Puis Michel a repris son activité de grand comédien de plus en plus sollicité, il abandonna la pédagogie par manque de temps et me laissa sa classe comme un cadeau de confiance extraordinaire et précieux. Sous l'impulsion de Jacques Rosner, Michel a consacré dix ans de sa vie à l'enseignement.
Les cassettes ont dormi dans un tiroir, rangées, datées, numérotées jusqu'au jour où parlant de ces enregistrements à Jean-Pierre Prévost, directeur du Théâtre de Cachan, intrigué et curieux il me demanda de lui confier une bande. Le lendemain, très impressionné il me proposa que nous fassions ensemble un travail d'écoute, de coupures, de nettoyage avec peut-être, plus tard le projet d'en faire un disque. Il nous a paru possible malgré les défaillances et la qualité d'un son qui n'a pas la pureté dont on a aujourd'hui l'exigence mais qui donne un élan, une vérité, et une beauté qui forcent l'adhésion, il nous a paru possible de réaliser ce rêve. Nous nous sommes mis au travail et tous les lundi matin depuis trois ans nous nous retrouvons devant la table de montage stimulés par les paroles et la voix de Michel.
Nous avons dû faire des sacrifices dans les choix, nous avons essayé de préserver une logique et une cohérence en conservant les grands thèmes chers à Michel Bouquet. Nous avons privilégié les moments où Michel quasiment en monologue apportait une parole si puissante qu'il eût été sacrilège de l'interrompre. Nous proposons ici des fragments de la «première» et de la «dernière» classe de l'année ainsi qu'un condensé de quatre mois de cours de l'année 1987 de janvier à avril, dans lequel nous avons réuni et rapproché des paroles qui bien qu'ayant été prononcées à des semaines d'intervalles nous ont paru être dans le droit fil d'une même pensée et demandaient de faire fi de la chronologie.
Le plus important après bientôt vingt ans était de sauvegarder ces enregistrements -témoignage exceptionnel- pour les offrir à ses anciens élèves, bien sûr, mais aussi à tous ceux qui viendront se frotter à ce métier si difficile, si beau et si mal connu qu'est le métier d'acteur. Et puis aussi à tous ceux qui amoureux du théâtre et admirateurs de Michel Bouquet seront curieux de savoir ce qu'est l'enseignement du Théâtre quand il est prodigué par un des plus grands interprètes de l'Art de la Scène.
Aujourd'hui nous arrivons au terme de la première étape.
J'ai envoyé une copie de notre projet à Patrick Frémeaux. Quatre jours après, chaleureux il m'appelait pour me proposer un rendez-vous. On ne pouvait rêver meilleur dépositaire. Georges Werler, mars 2006.
GRAND PRIX IN HONOREM DE L'ACADEMIE CHARLES CROS 2006 / RECOMMANDÉ PAR LE NOUVEL OBSERVATEUR / RECOMMANDÉ PAR TELERAMA / RECOMMANDÉ PAR L'AVANT-SCENE
La genèse du disque par Georges Werler
«En partant du principe qu'il y a plus d'intelligence dans deux têtes que dans une j'ai demandé à Georges de faire classe avec moi.»
C'est par ces mots que Michel Bouquet m' a présenté au groupe de jeunes comédiens qui avaient choisi d'être ses élèves pendant une année au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique.
Nous venions de réaliser «le Neveu de Rameau» pour le Théâtre de l'Atelier et Michel un soir m'a dit : demain Jean-Pierre Miquel -Directeur du Conservatoire de 1983 à 1992- vient voir le spectacle, ensuite nous souperons avec lui. Je vais lui demander qu'il nous accorde de continuer ensemble notre travail au Conservatoire, ce pourrait être une expérience et un apport exceptionnels pour les élèves. Jean-Pierre Miquel qui était un homme d'une extrême élégance et un directeur d'une grande finesse avait senti la complicité qui s'était installée entre le Comédien et le Metteur en scène, entre Michel et moi. Dubitatif, il accepta pourtant l'expérience. Elle dura cinq années, cinq années magnifiques.Michel parlait avec délectation de l'éthique de l'acteur, de sa philosophie, du jeu, de la construction du personnage, du respect que l'on doit à l'auteur, de la lecture et moi, tout naturellement je guidais les élèves dans leur travail scénique puisqu'il y avait deux fois l'an des présentations de travaux. Nous avions choisi de dialoguer devant les élèves sur les pièces, les rôles et l'interprétation sans jamais nous contraindre, nous masquer l'un par rapport à l'autre. Cette franchise donnait à la classe un parfum particulier d'excitation et de liberté.
Michel avait des moments inspirés et c'est après une de ces séances éblouissantes que j'ai décidé de poser sur notre table un petit magnétophone pour conserver ces moments privilégiés. Une centaine d'heures ont été ainsi enregistrées. Mon projet fut d'abord d'en faire un livre mais très vite j'en fus insatisfait car quelque chose d'essentiel se perdait, c'est à dire la voix, la chaleur de la voix si belle aux inflexions si particulières et si convaincantes. Puis Michel a repris son activité de grand comédien de plus en plus sollicité, il abandonna la pédagogie par manque de temps et me laissa sa classe comme un cadeau de confiance extraordinaire et précieux. Sous l'impulsion de Jacques Rosner, Michel a consacré dix ans de sa vie à l'enseignement.
Les cassettes ont dormi dans un tiroir, rangées, datées, numérotées jusqu'au jour où parlant de ces enregistrements à Jean-Pierre Prévost, directeur du Théâtre de Cachan, intrigué et curieux il me demanda de lui confier une bande. Le lendemain, très impressionné il me proposa que nous fassions ensemble un travail d'écoute, de coupures, de nettoyage avec peut-être, plus tard le projet d'en faire un disque. Il nous a paru possible malgré les défaillances et la qualité d'un son qui n'a pas la pureté dont on a aujourd'hui l'exigence mais qui donne un élan, une vérité, et une beauté qui forcent l'adhésion, il nous a paru possible de réaliser ce rêve. Nous nous sommes mis au travail et tous les lundi matin depuis trois ans nous nous retrouvons devant la table de montage stimulés par les paroles et la voix de Michel.
Nous avons dû faire des sacrifices dans les choix, nous avons essayé de préserver une logique et une cohérence en conservant les grands thèmes chers à Michel Bouquet. Nous avons privilégié les moments où Michel quasiment en monologue apportait une parole si puissante qu'il eût été sacrilège de l'interrompre. Nous proposons ici des fragments de la «première» et de la «dernière» classe de l'année ainsi qu'un condensé de quatre mois de cours de l'année 1987 de janvier à avril, dans lequel nous avons réuni et rapproché des paroles qui bien qu'ayant été prononcées à des semaines d'intervalles nous ont paru être dans le droit fil d'une même pensée et demandaient de faire fi de la chronologie.
Le plus important après bientôt vingt ans était de sauvegarder ces enregistrements -témoignage exceptionnel- pour les offrir à ses anciens élèves, bien sûr, mais aussi à tous ceux qui viendront se frotter à ce métier si difficile, si beau et si mal connu qu'est le métier d'acteur. Et puis aussi à tous ceux qui amoureux du théâtre et admirateurs de Michel Bouquet seront curieux de savoir ce qu'est l'enseignement du Théâtre quand il est prodigué par un des plus grands interprètes de l'Art de la Scène.
Aujourd'hui nous arrivons au terme de la première étape.
J'ai envoyé une copie de notre projet à Patrick Frémeaux. Quatre jours après, chaleureux il m'appelait pour me proposer un rendez-vous. On ne pouvait rêver meilleur dépositaire. Georges Werler, mars 2006.
part 1
http://ul.to/5tu6wzso
part 2
http://ul.to/fexhkwv4
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