"Pourquoi avez-vous si peur d'apprendre qu'on existe ? Effectivement, je vous le dis, on existe. Si vous avez peur, c'est que vous êtes dans le camp de la catastrophe. C'est que vous fuyez la vie et ça ne suffit pas pour inexister. Ca ne sera jamais tout à fait moi qui parle, mais le monstre en moi. Ca ne sera d'ailleurs jamais tout à fait vous en face, mais la part de monstre en vous endormie, et que je réveille intentionnellement, dans une véritable affaire d'identité. C'est-à-dire que vous n'y verrez clair que si vous avez le pied profondément humain. Je répugne. C'est mon métier".
Encre, sueur, salive et sang est un choix de dits et écrits (1973-1995) donnant pour la première fois à entendre une voix méconnue de Sony Labou Tansi, celle du penseur visionnaire et de l'essayiste.
Homme de théâtre, romancier et poète, disparu au Congo-Brazzaville en 1995 à l'âge de quarante-huit ans, Sony Labou Tansi est l'une des figures les plus troublantes de la dénonciation de "l'état honteux" du monde et de la tragédie contemporaine des agenouillés, qu'ils soient d'Afrique ou d'ailleurs.