La population mondiale devrait dépasser les neuf milliards d'individus en 2050, soit trois fois plus qu'en 1950, et certains voient dans cet accroissement démographique l'une des causes principales de la destruction environnementale. Mais y a-t-il véritablement trop de monde sur Terre ? La crise écologique actuelle est-elle effectivement attribuable à une surpopulation ? Que se cache derrière cette idée malthusienne qui divise le mouvement écologiste depuis le début des années 1960 ? Dans cet ouvrage extrêmement bien documenté, Ian Angus et Simon Butler déboulonnent de façon magistrale ce mythe populationniste qui a réussi à séduire autant les conservateurs de droite que les écologistes sincères. Chiffres à l'appui, les auteurs renversent cette grave erreur de diagnostic et démontrent avec rigueur et limpidité que les moyens prônés par les populationnistes - à savoir un meilleur contrôle des naissances (principalement dans les pays du Sud) et une réduction substantielle de l'immigration (dans les pays du Nord) - sont de fausses pistes pour protéger l'environnement. Rejeter la responsabilité des changements climatiques et des dégâts environnementaux sur les plus démunis de la planète participe tout simplement d'une écologisation de la haine.
Ian Angus est le rédacteur en chef de "Climate and Capitalism," une revue en ligne sur le capitalisme et le changement climatique. Simon Butler milite pour la justice climatique. Il est codirecteur de rédaction à la revue "Green Left Weekly".