Dans cette chronique parisienne de l'entre-deux guerres, Aragon décrit la toute nouvelle société surréaliste. Aurélien, jeune homme sensible et oisif, fréquente les salons parisiens d'avant-garde, y côtoie les poètes, les actrices, les peintres qui ne sont autres que Picabia ou Cocteau. Au sein de ce microcosme insouciant et sans entraves, un amour irrésistible mais inavoué naît entre Aurélien et Bérénice, une jeune provinciale venue à Paris pour quelques jours. Malgré la séparation, leur passion ne se démentira pas malgré le temps et la distance qui les auront transformés tous deux. Dans ce roman, c'est Aragon poète que l'on retrouve, "le fou d'Elsa" laissant sa plume courir au gré d'un lyrisme profond et sobre inspiré par l'amour (voir Les Yeux d'Elsa). Il a d'ailleurs bien volontiers reconnu la présence d'éléments autobiographiques dans son œuvre, lui qui pourtant avouait : "L'art du roman, c'est de savoir mentir." Quel plus noble et plus délicieux mensonge que ce roman d'amour ? --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot.