Avec Phoenix, Arizona, Sherman Alexie nous offre les riffs d'une écriture joliment jazzée. La plupart de ses personnages sont des anges égarés dans une civilisation qui les méprise. Victor, le gavroche de la réserve, Adrian, le mordu de rock and roll, Julius et Arnold, qui se défoncent divinement sur les terrains de basket, Joe-le-Dégueulasse, qui vide les flasques de bourbon dans les fêtes foraines, Thomas-Builds-The-Fire, le baroudeur qui se prend pour Jimi Hendrix au volant de sa camionnette pourrie, la douce Norma, championne du monde du pain frit.
Mêlant portraits de famille et légendes indiennes, comptes rendus de procès et souvenirs scolaires, coups de poing et coups de cœur, autobiographie et sociologie, émotion et lyrisme, Sherman Alexie écrit à fleur de peau des histoires débordantes de tendresse. Sombres, mais jamais larmoyantes. Et souvent pétries d'humour, "cet antiseptique qui nettoie les plus profondes des blessures".