De ce "pays des choses dernières" où elle tente de survivre au froid et au désespoir, Anna Blume venue chercher son frère disparu écrit une longue lettre dont on ne sait si elle trouvera jamais son destinataire : ses errances dans une ville aux rues éventrées, sa lutte pour subsister parmi les "chasseurs d'objets" et les "ramasseurs d'ordures", la mort omniprésente, la difficulté de vivre des amours durables revêtent ici une force symbolique d'une actualité étonnante. Et cette lettre, en même temps qu'elle éveille en lui un passé de terreurs et d'apocalypse, interroge insidieusement le lecteur sur son rapport au monde et au langage.